mardi 19 mai 2015

Les Chutes du Niagara, là où l'argent coule à flot.

Comme tous bons touristes, notre court séjour à Toronto nous a permis d’aller visiter un site incontournable Ontarien, et même de toute l’Amérique du Nord : Les chutes du Niagara.

On a choisi d’y aller en bus, par l’intermédiaire d’un tour opérateur Chinois, qui faisait le trajet d’un Hôtel de luxe au centre de Toronto au plus grand Casino de la ville de Niagara Falls.
On ne savait pas vraiment comment allait se passer le voyage, combien de temps on allait rouler, ni où se trouvait le fameux site, mais on s’est assis dans le bus rempli de riches asiatiques sans trop se poser de questions. L’hôtesse –chinoise elle aussi –  donnait plein de consignes, et honnêtement, on comprenait son anglais aussi bien que son chinois, c’est-à-dire pas du tout. On a vaguement entendu le code Wi-fi du bus, le montant qu’on devait payer (15 $ chacun) et trois ou quatre fois le mot « casino ».

L’heure quarante-cinq de trajet a été relativement rapide, nos pensées tournoyant autour d’eau bleue, de nature, et d’expédition. C’est maintenant, avec le recul, que j’aurais du titlter plus tôt. J’aurais dû comprendre, en voyant les autres touristes sans sac à dos, en robes, jupes, voir talons aiguilles, qu’on ne partait pas pour une randonnée sauvage.

Je vous explique comment moi, petite européenne nullissime en géographie, j’imaginais l’endroit dont tant de fois j’avais entendu le nom, des Chutes du Niagara. J’imaginais un fleuve perdu en pleine nature, un accès difficile et après une bonne heure de marche sous un soleil étourdissant, l’émerveillement d’avoir devant soi les chutes les plus importantes du monde. Nous avions préparé des sandwichs, pris de la crème solaire, nous étions habillés comme des Indiana Jones des temps modernes, avec caméra et appareils photos qu’on avait rechargés avec soin, et je me demandais déjà si on trouverait un bout d’herbe pour pouvoir pique-niquer, sur la montagne qui nous faudrait gravir pour observer les chutes.



Le bus s’est enfin arrêté sur le parking du Casino, des tas de gens sont descendus, et on est resté dedans, en se demandant à quel moment on redémarrerait pour s’exiler en pleine nature. Finalement, l’hôtesse nous a demandé de descendre, peut-être devait-on changer de bus ?

Dans le casino, le personnel a contrôlé nos passeports et notre paiement, puis on nous a donné rendez-vous  à 17h pour repartir à Toronto. Pardon ? On s’est regardé, sans comprendre, puis on s’est éloignés un peu. C’est là que j’ai vu le plan du site : Welcome to Niagara Falls !



Vite envolée ma belle vision, la réalité m’est apparu comme une gifle. Un funiculaire à 5$ pour descendre au plus près de la cascade, sinon, un détour d’au moins vingt minutes à pieds. Des tas de touristes agglutinés aux barrières de sécurité, appareils, téléphone, caméras à la mains, inquiets d’enfermer une minuscule parcelle de leur expérience dans leur boîtiers électroniques. Des bousculades, des hurlements, pour avoir la meilleure vue. A l’arrière-plan, une ville ultra capitalisée, pleine de casinos, d’hôtels de luxe vantant la meilleure fenêtre sur la chute, des restaurants et fast-food à n’en plus finir. Des dizaines de boutiques de souvenirs, allant jusqu’à imprimer « Niagara Falls » sur des paquets de chips, pour peu que ça soit plus vendeur. Pire que ça, une ville foraine, espèce de foire sédentaire, appelant à la surconsommation. Une ville exagérée à l’Américaine, qui veut en mettre plein la vue, mais dont le souvenir me paraît assez pitoyable. Les chutes du Niagara, c’est le Las Vegas des petits budgets.



Quelle déception. Inutile de dire que l’enchantement n’a pas fonctionné sur moi, et que mon imaginaire s’est fané avant même que j’ai le temps de dire Niagara. La surexploitation d’une ressource naturelle aussi impressionnante que ces chutes m’a écœurée. Le pire, ce doit être les compagnies qui se font des millions de dollars sur le dos des malheureux touristes avides de sensations, en offrant des croisières « au plus près » de l’eau à des prix exorbitants. Ces gens-là vous volent pour des « souvenirs impérissables ». On a catégoriquement refusé d’ajouter de l’eau au moulin de leur escroquerie, en se contentant de regarder la chute simplement avec nos yeux, prendre quelques photos qui ne refléteront de toute façon pas sa beauté, et sans acheter le moindre souvenir.



Pourtant, malgré mon effarement, je ne peux pas dire que cette journée n’était pas belle. Lorsque sous mes yeux, des milliers de litres d’eau d’un bleu turquoise se déversaient sans être pour le moins perturbés par ses centaines d’admirateurs, je me disais que j’avais une chance folle de pouvoir en être témoin. C’est clairement impressionnant ce que la nature est capable de faire, et la manière qu’elle a de nous émerveiller. 


Il y a des endroits, sur cette terre, qu’il ne faut pas rater, et je pense que les Chutes du Niagara en font partie. Mais malheureusement, je ne suis pas la seule à le penser, et le capitalisme l’a très clairement compris. La nature n’est plus seulement une ressource naturelle, la culture de l’argent en fait une ressource financière, et que vous le vouliez ou non, l’envie de voir un site naturel incroyable fera de vous un acteur de sa monétisation. 
C'est à se demander ce qui coule le plus au chutes du Niagara, l'eau ou l'argent ?



Article et photos : Mademoiselle OUaT

mardi 5 mai 2015

Parc Oméga, safari en terre canadienne.

     Ce qui nous a amené au Canada, c’est le climat, les forêts, les grands espaces, mais également la faune. Alors quand on a su qu’on pouvait la découvrir presque entièrement dans un seul parc, on s’est dit qu’on trichait un peu, mais qu’au moins, on ne quitterait pas le pays sans voir l’ombre d’un caribou.

     Nous sommes donc passés par Montebello, petite ville québécoise, pour découvrir le Parc Oméga.
Une entrée à 23$ (à cette période de l’année), quelques sacs de carottes fraîches, et nous étions parés à l’excursion.  


Oméga à la particularité de fonctionner comme un safari, un parcours en sens unique vous offre une émouvante plongée en milieu naturel, bien qu’assis derrière votre pare-brise. L’absence de cage et barreaux qu’on peut trouver dans les zoos vous confère une incroyable sensation de liberté, qui vous ferait clairement oublier que les animaux ne sont pas sauvages... S’ils n’étaient pas si conditionnés à l’appel de la carotte, et c’est bien là que l’expression prend tout son sens. Mais qui va dans un parc animalier pour n’apercevoir que de lointaines silhouettes ? L’omniprésence des locataires du parc n’ajoute que plaisir et comique à la balade.


      Les cervidés vous abordent sans manières, vous coupent la route, plongent leur tête dans votre voiture, et n’en ressortent que la bouche pleine. Peut-importe que ce soit d’une carotte ou de vos cheveux. Les sangliers les imitent, bien que n’ayant décidément pas autant de succès.
 Dans un souci matériel, nous n’avons pas pu nourrir les bisons et les bœufs musqués, mais sans doutes que notre voiture de location en fut reconnaissante, déjà pleine de baves et de poils.
Les animaux carnivores ou dangereux, renards, loups, coyotes et ours, sont  cloisonnés, mais leurs enclos sont immenses et aussi risible que ça puisse être, ils sont eux aussi amateurs des crudités tant appréciées.


       Evidemment, il est hors de question de sortir de voiture, hormis dans les espaces pédestre. Il y en a plusieurs, qui vous emmèneront à une ferme et ses nombreux habitants, autour d’un lac aux truites (certainement assez énorme pour vous bouffer, mais heureusement, la baignade y est interdite. La pêche aussi.), et sur des passerelles s’élevant au-dessus de l’enclos des ours noirs et de celui des loups, vous permettant de les observer au plus près, sans les parasiter.





     


    Ce qui nous a clairement plu dans ce parc, outre le contact avec les animaux, c’est bien qu’ils semblent vraiment bien dans leur milieu. Leur espace n’est pas réduits à quatre grilles, ils sont préservés dans leur habitat d’origine et côtoient les humains sans les craindre, bien au contraire.




        Le seul ennui, avec les safaris, c’est le facteur risque que forme les voitures. Un conducteur imprudent aurait vite fait de blesser une patte. Mais bon aujourd’hui, même hors du parc, le risque humain est une variable dont les animaux sauvages doivent se soucier. Au moins, ceux-ci ne seront pas retrouvés crevés au bord d’une autoroute.






En plus des photos, SuperM nous a réalisé un montage vidéo qui retrace très bien notre expérience. Vous aurez aussi quelques images de mon prochain article !





Photos et Article : Mademoiselle OUaT
Vidéo : SuperM

mardi 28 avril 2015

Pierre grise et brique rouge.

Québec. Nous avons passé trois mois de notre voyage ici. Trois mois de nos vies. La ville, en elle-même, me fait plutôt penser à un très grand quartier. Contrairement à ce que j’en avais entendu, je n’ai pas trouvé à Québec le charme que j’y attendais. Surement est-ce dû à la période, transit entre l’hiver et le printemps, peu propice à la beauté. L’hiver était beau, blanc, et les paysages se sont montrés sous un jour que je n’avais jamais admiré. Mais dès le mercure dégelé, et la neige fondue, il a laissé derrière lui de tristes traces de son passage.  Des routes abîmées, fendues, des trottoirs pollués de sable et de déchets, une herbe jaunie, noyée, des arbres décharnés, et très peu de soleil pour illuminer tout ça.

Je ne dis pas que la ville n’a aucun charme, ce serait mentir. J’aurais pu passer des heures à admirer l’ouverture sur le Saint-Laurent, de la terrasse du château Frontenac. Celui-ci marquera mon esprit, et c’est surement son image qui me reviendra plus tard, lorsque je me souviendrais. Majestueux, royal, ancré dans l’histoire, son toit vert s’élançant en pointes vers le ciel, pas étonnant qu’il soit le monument le plus photographié du Canada. J’ai aimé l’influence anglo-bretonne de l’architecture, donnant au Vieux Québec un faux air de Saint-Malo, mélangeant brique rouge et pierre grise, comme j’ai aimé que des rues plongent vers le fleuve, une ouverture marine en plein centre. J’ai aussi apprécié toutes les fortifications du Vieux-Québec, et les rues magique du petit Champlain. Je me souviendrais du parlement, fier, droit, imposant.
Cependant, j’ai trouvé le centre-ville beaucoup trop hétérogène. Les jolies maisons en pierre côtoyant les hauts immeubles modernes et industriels, que je déteste. J’ai trouvé que l’ensemble manquait cruellement de cohérence, un amalgame mal ajusté d’architecture, d’époque, de couleurs, de goût.

Certainement qu’ajouter du soleil et de la verdure changerait complètement mon point de vue du tableau, mais c’est aussi cela, voyager, c’est se faire sa propre idée des endroits qu’on visite, dépendamment des moments où l’on y vit.

le plus joli point de vue de Québec.

Au niveau de notre expérience, s’il y a une chose sur laquelle nous sommes tous les deux d’accord, c’est que nous sommes restés ici bien trop longtemps. Vivre plusieurs mois à une même place, c’est prendre le risque qu’une routine s’installe, et étouffe toute émotion nouvelle. Si nous la fuyons de France, ce n’est certainement pas pour la retrouver ici. Nous n’avons pas senti de vrai changement, la vie d’un sédentaire et la même d’un côté à l’autre de l’Atlantique. Nous recherchons une liberté que ce genre de vie ne permet pas.  C’est en grande parti pour ça que nous avons repensé toute notre manière de voyager, en laissant sur place nos trop lourdes valises, pour partir avec des sacs à dos, prévoyant beaucoup de marche et de camping. 

samedi 28 mars 2015

Jeux d'hiver.


Lorsque je m’imaginais passer l’hiver au Québec, je me voyais étalée sur une peau d’ours, devant la cheminée avec un chocolat chaud, après avoir passé toute une journée à jouer dans la neige. Ca me faisait pas mal rêver. J’ai dû abandonner l’idée en voyant le prix des appartements avec cheminée, et puis après réflexion, les poils d’ours, ça pique. En arrivant, on a même testé l’option « jouer dans la neige », avant d’avoir les doigts bleus  et douloureux et il s’avère que ça aussi, on a dû laisser tomber.

Mais bon, je n’allais surement pas me laisser abattre si facilement, et avec 3 mois de neige et de glace devant nous, il allait bien falloir... s’occuper.

Voilà un top de nos activités hivernales à Québec, dans l’ordre de mes préférences.


      1. Chiens de traîneaux

Photo : Jessie Marcoux, photographe.


      Je vous entends déjà : « oh l’activité de touristes ! », eh bien mettez vos préjugés de côtés, car c’est ma plus belle expérience pour l’instant. Nous y sommes allées à cinq, et on a passé un moment de dingue !


Nous avions choisi la Pourvoirie du Lac Beauport, où l’on est tombé sur un français très sympa, et pour 50$ nous avons fait une bonne balade d’une heure (tarif de fin de saison). Quand on est branché animaux (ce qui est extrêmement bizarre dis comme ça), c’est un peu incontournable. Rien de mieux pour se ressourcer, et se détendre. (Surtout quand on reste assis dans le traineau à rien foutre, en fait.)


      

       2. Les Chutes  de Montmorency


     Juste à quelques minutes de notre appart en bus, c’est mon deuxième moment préféré parce que c’est vraiment pour ce genre de choses qu’on est venus au Canada. Les paysages, la nature, et en avoir pleins les yeux.


On a juste du payer 10$ de téléphérique, parce qu’en hiver les escaliers pour descendre sont gelés, donc fermés. Ce qui ne m’a pas empêché de me ratatiner sur les seuls escaliers ouverts, soit dit en passant. On y a passé une super demi-journée.




           3.  Le village Valcartier


   
 C’est une collègue qui me l’avait conseillé, quand je lui disais ne pas savoir quoi faire de mon week-end. On est partis très tôt un matin, parce qu’on ne voulait pas dépenser d’argent pour le trajet, et on a donc pris le bus... qui nous a déposé à 2h00 du village. Heureusement qu’après une dizaine de pick-up dédaigneux, un québécois nous a pris en stop pour nous y amener (louez une voiture, les gars.)

Le village, c’est un grand centre d’activités sur neige, en hiver, et un centre aquatique en été, pour une trentaine de dollars. La star là-bas, c’est la chambre à air, qui vous fera descendre les pentes à grande vitesse. Vous pouvez aussi y faire du patin. C’est un peu l’activité sportive du top, donc s’il n’y avait pas eu de bébés animaux ou de cascade avant, ça aurait pu passer en top 1.


    4. La randonnée au Parc de la Jacques Cartier. (Ne me demandez pas pourquoi c’est « de la »)



    J’avais grandement besoin d’une échappée sauvage après plusieurs jours enfermé dans l’appart, alors on est partis faire une belle randonnée en pleine forêt. On s’est habillé méga chaud, même si c’était une douce journée (seulement -10°), et on a passé deux bonnes heures de marche en pleine nature. Il y a des tas de sentiers, et nous avions choisis d’en faire un ascendant, pour profiter de la vue. Malgré un chalet qui proposait la location de raquettes et de skis, nous avons préféré partir avec nos bottes, alors que les miennes sont lisses. Grave erreur. Je n’ai jamais autant galéré de ma vie à monter une côte, et j’ai bien passé la moitié de la rando sur le cul. Mais ça ne m’a pas empêché d’apprécier le moment. Juste de respirer, en fait.


Le seul hic du parc, c’est qu’on ne peut pas y accéder en bus, mais il y a un parking pour ranger votre char. Niveau budget, l’accès au site vous coûtera 7$, qu’on met volontiers pour un endroit aussi beau.


  5.  Isaute


     La serveuse d’un bar à céramique nous avait donné cette idée : « Si vous voulez, vous pouvez aller faire du trampoline ! » Du trampoline ? Mais oui, carrément !!
Alors le trampoline, contrairement à ce qu’on pourrait croire, c’est méga crevant. Au bout de quelques bons, j’étais rincée.
L’endroit se trouve dans une zone commerciale, pas loin de Limoilou, et l’entrée est de 12$ pour une heure, moins 2$ si vous partagez votre situation du les réseaux sociaux.
Vous avez quelques consignes, remplir une décharge (si vous vous cassez un truc, c’est votre problème), on évite les doubles saltos et le popcorn double saut (1 pot de beurre de cacahuète à celui qui trouve ce que c’est), et tout le monde pied nus.
C’était tellement fun ! Vous avez un peu de tout, une vingtaine de trampolines simples, doubles et inclinés, des bassins à mousses, des paniers de baskets, un mur d’escalade, un trapèze, un terrain de balle au camp... De quoi ne vraiment pas voir le temps passer.



      6.  Le patin à glace.


      Evidemment, au Québec, le patin est une véritable institution. Vous pouvez en louer un peu partout, et même avoir gratuitement accès aux patinoires si vous avez vos propres patins. On a donc investi dans une paire chacun, et on est allé souvent glisser, les jours où on ne savait pas quoi faire. Il y a des patinoires à chaque coin de rue, et l’une d’elle, à deux pas de notre appart, avait même un chalet pour laisser ses chaussures, boire un chocolat et décongeler ses orteils devant une cheminée (mais pas de peau d’ours, tabarnak !).


        7.   Le Festival d’hiver.
     

A Québec, on ne craint pas l’hiver, on le célèbre. Durant tout le mois de février, un village d’activité est dressé sur les plaines d’Abraham, en plein centre-ville. Pour 15$, vous obtenez un badge lumineux qui vous donne accès à toutes les activités, pendant tout le mois. C’est là qu’on a découvert la luge, les bouées, la pèche sur glace (on a pu emporter nos truites chez nous pour les manger), les spas nordiques, la tire d’érable et la sculpture sur glace.  On y a été plusieurs fois, et la veille de la fermeture, on s’est gelé les miches pendant 3h pour voir le défilé.


         8. La visite de la ville.

       
  Ben oui, quand même, on a visité Québec, et ça fais partis des activités obligatoires quand on arrive dans une nouvelle ville. Je vous raconte tout ici !



Voilà quelques activités qui pourraient occuper votre long hiver, si vous n’avez pas d’idées. Il y a aussi pleins d’autres choses qu’on n’a pas testé, comme la motoneige, les ballades en raquettes, le ski de fond ou de descente, mais il fallait aussi qu’on colle un peu à notre budget (Qu’on a quand même pas mal dépassé.)

Et puis on a aussi passé des tas de journées à l’appart, à mater des films, des séries, écrire des articles, dormir, manger, chercher du travail ou prévoir la suite du voyage, et c’était cool quand même.

Il ne nous reste plus que trois semaines à passer à Québec avant de continuer notre périple, et nous allons surement encore faire d’autres choses, alors si je fais une nouvelle activité méga génial de la mort qui tue,  je l’ajouterais, promis.



Liens :


Articles et photos : Mademoiselle OUaT

Il était une fois, le Permis Vacances Travail.


Pourquoi un PVT ?

Le Permis Vacance Travail, c’est du génie. C’est un visa d’un an, passé à deux ans depuis peu, qui permet aux voyageurs de travailler dans le pays qu’ils visitent. Pour la plupart des longs voyages, c’est indispensable de pouvoir se financer sur place, et puis on ne peut pas faire mieux point de vu intégration. Le PVT était parfait pour nous, car on réunissait tous les critères pour l’obtenir : français, entre 18 et 35 ans, dans un pays participant, il n’en a pas fallu plus pour qu’on se lance. Enfin si, il en a fallu plus, beaucoup plus.

Comme on ne savait pas trop comment ça marchait, on a cherché un peu sur internet avant de tomber sur la bible du PVT : pvtiste.com. LE site qui nous a aidés à obtenir notre visa. Et croyez-moi ce n’était pas une mince affaire.

Alors on a d’abord commencé par se renseigner sur les dates des délivrances de visas, pour être prêts le jour J. La toute première chose qu’il faut savoir, lorsque l’on veut obtenir un PVT, c’est que pour le Canada, il y a des quotas. Ce n’est pas le cas pour tous les pays, mais le précieux visa canadien est le plus prisé, et c’est justement ce qui en fait sa valeur. Alors le Canada protège ses frontières, et ne permettait à ce moment qu’à environ 6000 chanceux, d’entrer sur son territoire pour un an, et d’y travailler. Hum hum, au dernier recensement, il semblerait qu’on ait été plus de 60 000 à tenter notre chance en 2014. Vous cernez un peu le problème ?

Mais bon, nous on s’en foutait, on allait tout bien faire comme il faut et après Inch’allah ! Sauf que déjà, tout bien faire comme il faut, c’est long et compliqué. Je ne vais pas détailler toute la procédure, vous la trouverez facilement sur pvtiste.com, avec des conseils avisés, juste vous dire un peu comment on l’a vécu.

Le début.

On avait déjà fait nos passeport quelques semaines avant pour un voyage au Maroc, alors c’était déjà une bonne chose de faite, 80€ qu’on ne compterait plus dans les frais. Avec ça, la première étape demandait un CV. Mais attention, pas n’importe quel CV, pas question d’envoyer nos curriculum déjà prêt, design, nous mettant bien en valeur, non non. Il fallait respecter à la virgule près ce que l’ambassade demandait. Ne laisser aucune période de temps vide (au cas où notre semaine de vacance entre le reprise des cours et notre job d’été nous aurait servie à fabriquer du crystal meth dans notre cave), mettre tous les pays, les villes, les codes postales à chaque ligne de nos expériences (et dans l’ordre svp), détailler un peu nos expériences, et bla et bla et bla et bla. Des millions de consignes qui  nous ont valu de refaire nos CV à peu près 120 fois avant de penser qu’ils étaient bons. 

 Jour-J, Heure fatidique. 

Ensuite, un certain jour à 16h00 pile, on devait être sur notre ordinateur, pour soumettre notre candidature, et c’est à ce moment-là que notre avenir se jouait. Ça peut paraître ridicule, dit comme ça, mais vous ne pouvez pas imaginer l’ampleur du truc tant que vous n’avez pas votre main tremblante sur la souris, les yeux rivés sur la trotteuse, attendant l’instant ultime. Je m’en souviens, c’était chez mes parents, SuperM et moi, chacun sur un ordi, l’horloge universelle devant les yeux, la famille interdite d’utiliser le réseau sous peine de mort (et je ne plaisantais pas). Ce devait être simple, à 16h00 pile, il fallait cliquer une fois sur « soumettre », attendre une page, puis cliquer sur « envoyer ». Sauf qu’on savait très bien qu’exactement au même moment, on serait des milliers à tenter la même chose, et si vous avez déjà essayé d’aller voir vos résultats de bac en ligne, ou envoyer un sms le 31 décembre à minuit, vous savez très bien ce que signifie « un réseau saturé ».


10..9..8..7..6...5.....4...3...2...1... ALLEZ ! A la vitesse de l’éclair, on rafraichi la page, puis on clique sur « soumettre ». Ma deuxième page arrive tout de suite, j’enchaine. SuperM lui, à sa
première qui ne s’affiche pas. Je clique sur envoyer et là .... 10 minutes. Je pense que c’est le temps que j’ai dû attendre avant qu’une autre page s’affiche. On nous avait prévenu d’éviter de rafraîchir trop souvent pour ne pas saturer. Mon œil. M n’a jamais réussi à voir le bouton « soumettre ». Et moi, au bout de 10 minutes, c’est une page d’erreur qui s’est affichée, puis impossible de recommencer. 14 minutes plus tard, on nous annonçait déjà que le quota de la première vague avait été atteint.

Déconfits. Dégoutés. Enervés. Déçus. On était tout ça à la fois. On imaginait le nombre de geek avec des connexions ultras puissantes qu’il devait y avoir dans les 60 000 participants. Faut avouer qu’on s’est vraiment sentis découragés. Je crois même que l’un de nous a dit : « Tant pis, on ira en Nouvelle Zélande. ».
Il faut croire que ma bonne fortune ne voulait pas me décevoir à ce moment-là, car plus tard dans la soirée, j’ai constaté que ma candidature avait bien été prise en compte, et que j’étais passé travers les mailles ! J’avais réussi ! De quoi nous redonner espoirs à tous, nos deux amis ne l’ayant pas eu non plus.

Finalement,  SuperM et notre amie l’ont eu à la deuxième tranche et son compagnon, au rattrapage. C’est à ce moment-là qu’on peut dire qu’on a eu de la chance.
Après cette étape, il y en avait d’autre, pleine de paperasse, de questions idiotes « êtes-vous un terroriste ? » « Avez-vous déjà transporté quelque chose, pour quelqu’un ? » auxquelles on a très envie de réponde « vas te faire », et 150$ à payer. Une fois que l’ambassade a vérifié que vous n’êtes ni un terroriste, ni un fou dangereux, que vous n’avez pas la peste bubonique, ni de casier judiciaire, vous avez enfin votre lettre d’introduction tant attendue, et pas mal de semaines se sont écoulées.

Mon conseil

Evidemment,  c’est difficile de donner des conseils, puisque nous n’avons pas obtenus nos visas par capacité, mais vraiment par hasard, mais comme on est passé par là, on peut tout de même vous donner quelques astuces.

Tout d’abord, ne vous prenez pas trop la tête quand à votre connexion internet. Vous serez de toute façon des milliers. Eviter la Wi-fi, branchez-vous directement en Ethernet. J’ai eu le mien sur l’ordinateur de la maison, qui n’est pas un PC portable, et même si je pense que ce n’est pas important, j’ai quand même insisté pour que SuperM  l’utilise  à la deuxième tranche (au final, c’est moi qui l’ai fait pour lui, parce que je suis un peu superstitieuse.).

Faites vraiment sérieusement vos papiers, et ne laissez surtout pas tout trainer à la dernière minute comme nous, ça vous évitera un sacré stress. Croyez-moi bien que dans tous les cas, vous ne pourrez pas éviter, même après l’avoir relu et corrigé cent fois, de penser que vous avez oublié un truc quand votre CV sera envoyé. C’est comme ça, stress inévitable.



     Soyez sur votre PC un bon quart d’heure avant l’heure de l’ouverture, et ne laissez pas quelqu’un d’autre le faire à votre place, vous regretteriez et risquez de lui en vouloir s’il échoue. Evitez Facebook, aussi, c’est le rendez-vous des angoissés, tout le monde pleure parce qu’il n’y arrive pas, et vous avez l’impression que personne ne l’a eu. Et puis comme ça, si vous ne l’avez pas, vous n’aurait pas à réprimer l’envie d’assassiner ceux qui fanfaronnent après coup. 


Mais surtout, croyez-y ! Ayez confiance en vous, ne vous laissez pas abattre après un échec, si on est 4 à l’avoir eu, vous pouvez l’avoir vous aussi ! Mettez-y toute votre volonté ! Et bonne chance à vous !

Légende urbaine


Ah oui, autre chose. J’ai rencontré des pvtistes ici, qui m’ont dit que si vous êtes en couple depuis plus d’un an, que vous pouvez le prouver (facture, bails...) et que l’un des deux du couple obtient son PVT, l’autre pourrait l’obtenir d’office. Je ne sais pas si c’est vrai, ou si c’est juste une légende, mais ça peut peut-être vous aidez si ça vous tombe dessus ! Ca nous aurez épargné pas mal d’angoisse pour nos potes, en tout cas. Je vous laisse vous renseigner !

On n'échappe pas au froid.


      Qu’on soit bien clairs. Oui, nous savions bien ce qu’on dit des hivers québécois. Et c’est d’ailleurs pour ça, qu’avant de partir, j’ai investis plus d’une bonne centaine d’euros dans une parka, des bottes de neiges, et des sous-vêtements en laine d’un mouton polaire qui normalement, aurait dû me tenir complètement au chaud.

      Alors maintenant, écoutez-moi bien. Que ceux qui disent qu’il suffit de bien s’habiller et de ne pas trop s’inquiéter car le froid québécois est un froid sec et qu’il ne vous glace pas jusqu’aux os me fasse le plaisir d’aller passer une après-midi dans leur congélateur. Parce que OUI, mesdames et messieurs, ici, en hiver, il fait -20° en moyenne. Et votre putain de congélo, IL NE VA QUE JUSQUE -18 ! Alors vous les voyez, les petits bâtonnets de poissons ? C’est à peu près ce à quoi ressemblent nos orteils, nos doigts et nos oreilles, après quelques heures dehors.
Hé bien oui, à cette température, le froid n’a pas besoin de vous glacer jusqu’aux os, il se contente de geler complètement la peau, la chair et les muscles, et c’est bien suffisant.

     Soyons sérieux, même si je ne plaisantais pas tout à fait. Le froid, vous pouvez toujours vous l’imaginer milles fois, vous ne saurez pas à quel point il est dur à supporter tant quand vous ne sentirez pas vos doigts vous bruler jusqu’à s’endormir complètement. Vous pouvez toujours avoir des gants (et des sous gants), vos mains et vos pieds seront attaqué en premier, et donc vous y aurez quasiment toujours froid.



Evidemment, froid polaire ou pas, on n’est pas venu ici pour passer nos journées enfermés dans un appartement. Donc malgré tout, on s’emmitoufle comme on peut, on accumule les couches, et on s’arme de courage avant d’affronter la banquise.

Voilà nos quelques astuces pour survivre :



-      La (fameuse) technique de l’oignon : pas besoin d’un dessin, accumulez tout ce que vous pouvez enfiler sur vous, et peu importe si vous semblez vous confondre avec le bonhomme Michelin, si vous ne pouvez pas plier les bras ou vous gratter le dos. L’important, c’est de pouvoir garder le maximum de chaleur sous toutes ces couches.

-        Couvrez chaque parcelle de peau : Bonnet, cache oreille, foulard, cagoule... n’oubliez surtout pas votre tête, faudrait pas se geler les neurones. Perso j’avais même tendance à mettre mes lunettes de soleil, pour éviter d’avoir les cils et sourcils gelés.

-         Mettez des gants, et des sous gants. Quand vous ne sentirez plus du tous vos précieuses phalanges, essayez de replier vos doigts dans la paume de votre main, à l’intérieur du gant. Ça m’a sauvé plus d’une fois.

-          Réchauffez-vous le plus souvent possible. Généralement, dès que les québécois organisent des activités extérieures, vous aurez toujours des points chauds. Parfois des bâtiments ouverts, des foyers extérieurs, des réverbères chauffants... Essayez juste de les repérer avant d’être gelés.

-   Bougez ! Dès que vous allez rester immobile, pour regarder un défilé, attendre le bus ou je ne sais quoi, le froid en profitera sournoisement pour vous attaquer. C’est dans ce genre de moment qu’on se contrefout d’avoir l’air stupide, danser sur place, ça réchauffe.

-    Mangez beaucoup. Je dis ça parce que ça à l’air con, mais vous aurez moins froid le ventre plein. Et puis vous risquerez moins de malaise aussi.


-         Utilisez des chaufferettes. C’est petit, pas cher, réutilisable et malin. Vous les glissez dans votre poches, et quand le froid devient douloureux, vous clipez la pastille et miracle, ça devient chaud ! Il en existe même pour les pieds, qui vous tiennent au chaud pour 8h, plutôt cool en randonnée.

         Positivez. Ouai, le fait de vous répéter "J'ai froid. J'ai froid. J'ai froid. J'ai froid.", ne vous donnera pas plus chaud. Dites vous que la douleur est dans votre tête.



          Voilà, la plupart de ces conseils tiennent simplement du bon sens, mais on s’est déjà fait avoir plus d’une fois. Ceci dit, honnêtement, même en appliquant tous les conseils du monde à la lettre : VOUS ALLEZ AVOIR FROID. C’est évident, ça ne servirait à rien de vous mentir. Mais c’est aussi pour ça que vous avez choisi le Canada n’est-ce pas ? Pour sa beauté en hiver. Eh bien le Québec vous fait souffrir pour être beau.



Article et Photos: Mademoiselle OUaT

mardi 24 mars 2015

Première étape : Québec.

Le premier arrêt de notre voyage, c'est la capitale administrative, dont les voitures arborent fièrement le refrain : "Québec, je me souviens". On a eu plusieurs sons de cloches, quant à cette devise. Certains, pour les plus chauvins (et les plus amères), nous ont affirmés avec beaucoup de certitudes que cette phrase était une référence à la Seconde guerre mondiale. D’après eux, ce serait une commémoration pour les québécois qui aurait été les premiers à débarquer en Normandie, et donc en première ligne pour le massacre. « Tout ça pour sauver vos ‘stie de cul, tabarnak ».  Une bonne légende pour nous culpabiliser ouai.
 La seconde version, plus probable, ce serait que l’architecte français Eugène-Etienne Taché, aurait gravé cette devise pour rappeler aux québécois leurs origines.  Version confirmée par Wikipédia, d’ailleurs.



La ville de Québec, on a choisi de la vivre bien comme il faut, entendez par là : en plein hiver. On avait le choix avec Montréal, mais on voulait un endroit plus typique, moins « ville ». Et comme on nous dit souvent ici : « Québec est un grand village. ». Nous y sommes depuis presque deux mois maintenant, mais comme il fait -extrêmement- froid, nous n’avons pas eu l’occasion d'en faire tout le tour, même si elle n’est pas bien grande. On en a quand même vu plusieurs bouts.


Le Vieux Québec : C’est une des très belles parties de la ville, qui m’a étrangement donné une impression de déjà-vu. Les maisons en pierre, la proximité de l’eau, les crêperie et cidreries... Aller, arrêtez de vous foutre de nous, on est en Bretagne là non ?





Qui dit Vieux-Québec, dit château Frontenac, la bâtisse qui, selon moi, donne à la ville tout son cachet. Ses remparts s’étendent le long du Saint Laurent, et promettent de belles balades. J’ai été un peu surprise qu’un château  désigné comme lieu historique canadien soit aujourd’hui... un hôtel. Mais bon, la tour Eiffel à bien un étage restaurant.



Le quartier petit Champlain, on n’y a été qu’une seule fois. On l’a découvert par hasard pour un entretien d’embauche, et c’est sans doute notre partie préférée de Québec. Un funiculaire vous permettra de descendre en Basse-Ville sans vous taper les escaliers, mais pour 2.50$ autant utiliser ses jambes, même si on ne peut pas faire plus typique (il faut être riche pour être feignant).






J’avoue que ce qui m’a le plus attiré, ce sont les minuscules boutiques, dont les vitrines débordent de terroirs. A chaque coin de rue, une jolie vue sur le fleuve, et la maison la plus ancienne d’Amérique du Nord. On n’y passe pas des heures, c’est sûr, mais cela vaut le détour.



L'Ile d’Orléans : De l'autre côté du fleuve, on l'aperçoit de la terrasse du château. On  en a fait le tour en voiture, un soir. De très jolies vues, des maisons vraiment magnifiques (parait-il que le prix de l'immobilier y est exorbitant) et beaucoup de champs, c'est un peu ce que j'en ai retenu, mais je suppose qu'elle a certainement plus à offrir que ça.






Le quartier Limoilou, c’est là où l’on habite ! On est souvent dans notre appartement, puisque nos orteils gèlent trop rapidement pour s’attarder longtemps dehors, mais de ce qu’on en a vu, c’est un quartier paisible. La troisième avenue offre différents restaurants, le domaine Maizeret (un joli parc) est à deux pas, il y a plusieurs lignes de bus (indispensables), et des endroits proches pour faire ses courses.  Et surement pleins d’autres attraits.


Pour le reste de la ville, on y est passé sans trop s’attarder. Mais en général, je trouve la ville agréable. Elle est facile d’accès, jolie, vivante, même en hiver. Et on n’y retrouve pas la frénésie d’une grande ville. Nous la quitteront en Avril, même si beaucoup de québécois nous disent qu’on a tort car elle se transforme complètement en été, pour devenir la plus belle ville du monde, et sans aucun doute celle où il fait le « plus bon vivre ». Ouai, c’est pô pire, quoi.

Article et Photos : Mademoiselle OUaT